J'ai repris le travail. Maintenant j'ai hâte de repartir en vacances.

Mon nouvel ailleurs prend forme... L'installation s'achève au fur et à mesure. Mon fauve prend lui aussi possession des lieux... Il y a encore pleins de cartons. Mais j'y arrive tout doucement... Je campe encore un peu au milieu de tout ce charivari. Mais j'aime ça.

Ça me fait sourire.

Mes nouveaux voisins ont pris contact avec moi... Histoire de voir s'ils devaient se faire du souci ou non. A priori je leur ai convenu. Ils sont âgés, ridés... Pour l'instant ils sont charmants. Ils ont manifesté de l'intérêt lorsqu'ils ont vu mon violon. Mais je ne joue plus. Je ne sais plus.

Je viens moins ici ... J'ai peut être moins à dire.

Mon ailleurs me plaît.

Je me suis absentée. Le temps de reconstruire un ailleurs.
Il est petit, il me convient.
La nuit, je pense à Thomas. Qu'est ce que ce petit garçon va devenir ? Ai je bien fait ?
Une foule de questions et aucune réponse.
Mon ailleurs est bleu et blanc. J'ai demandé à la propriétaire si je pouvais repeindre la chambre. Elle a dit oui.
Je m'y sens bien.
Et Thomas ?

Il est 5h Paris s'éveille... Je suis dans mon ailleurs brestois... Je ne dors pas. C'est Thomas qui m'a réveillé. Enfin son image.

Je suis arrivée dans la nuit. Brest m'a accueilli sous la pluie. J'étais contente. Il m'a cherché dans la foule des voyageurs. J'ai changé.

Il a ri. Je suis brune et j'ai les cheveux courts. Je change de tête régulièrement. C'est un jeu. Nous n'avons échangé que peu de mots. Il sait que je n'aime pas parler. Donc il ne pose pas de questions. Et c'est mieux ainsi.

Aujourd'hui j'irais faire des photos de ce que j'aime le plus. La Bretagne. Ce soir, je les developperais.

Maintenant... je pars en balade.

J'ai visité l'appartement "adorable" dixit la dame de l'agence immobilière. Il l'était... un peu. Clair dans la salle, une cuisine petite, une salle de bain petite... Enfin. Je pense le prendre.

J'ai demandé comment était le voisinage... Des vieux... Donc eux normalement ne font pas valser les enfants dans les escaliers. J'ai pensé à Thomas. Finalement je me suis baladée au hasard des rues. J'essayais de capter le regard des gens. Mais en vain. J'étais transparente. Quelque part ça m'a fait du bien.

Je suis rentrée. J'ai croisé la mère et son fils. J'ai chopé la mère et lui ai demandé quel change de registre car le "salope de bourgeoise" finissait par ne plus me faire sourire. Regard outré. Je lui ai dit que la prochaine fois je l'appelerais la marâtre... Thomas ne m'a pas quitté des yeux. J'ai esquissé un sourire vers lui, il a détourné la tête. Pas grave.

J'ai appelé Marc. Ce soir je pars pour Brest. Il ne m'a pas posé des questions. C'est très bien comme ça. Il ne m'a pas vu depuis longtemps. Il me demande juste si j'ai les cheveux longs ou courts et si je suis brune ou blonde.

Je ris

Je m'en vais.